Auré

J Karl Bogartte

« Fille d'un volcan méthodique, elle se reconnaît dans ce verre d'eau placé devant elle, comme un cri. » Jacques Lacomblez


Auré est une série de signaux mécaniques qui s’écrasent au sol dans la lumière. Un discours génétique, un traité de déguisement et de vague ironie. Si les fantômes se heurtent quand le soleil est un voile entre les masques de guerre, on connaîtra le danger aveuglant d'être étudié et regardé par des voyeurs. Sans clé dans un délire exceptionnel. Sombres verrous, serrures secrètes et illusoires (corps qui réfractent soudain la lumière du jour), où la Robe de Misère viendrait dans les soirées de fin d'été enflammer dans la ville ces grandes ailes noires et ces métiers à tisser sifflants. La discorde perpétuelle qui vibre sous les couvertures.

Après le phare, étaient des nuits interminables et des salons lourds de constellations et de cris d’aurores boréales. La princesse des rennes en gestation dans le contre-mythe de ce qui ne peut être vu, les mutations d’une dérive hors de la conscience. En permutation… elle est en frai. La moitié inférieure des Ω tente un pari sur la riche cochenille et l'argent des enjeux préhistoriques. À minuit, l'accordeur de piano place un numéro gagnant en de mauvaises mains. Le héros et l'héroïne refusent d'accepter, mettant en marche l’anarchie avec le clair de lune de lunettes égarées. L’errance devient un art de la discorde…

Le modèle est impitoyable dans l'appréhension, tandis que son port interdit le paradis, son fusible nourrit de multiples infractions. Mauvaise fortune d’un temps radieux qui s’achève en une vague biographie. Le silence tente le Nombre d’Or et la lame du Fou, libérant le regard de la solitude, pour une vie dans la lumière solaire. Le regard, piégé par le temps en des cabinets souverains, chassant les philtres classés par ordre de désirs, retourne à une source d'extase du cygne. Il lisse ses plumes en d'innombrables arcs.

Cela reste en cours de traduction… « Juste après minuit la bougie annoncerait ton arrivée, qui coïncide avec le départ du roi, à la recherche de sa fiancée, la violence du vent… », évoquant la bobine électromagnétique qui irradie son beau chatoiement, comme une toison, son rouge foncé, visage de sentinelle, la brisure, source cruciale. La peau qui recouvre ses ossements de lettres. Grincement des toiles couleur de rosée… charbon-ardent… « Il y a de la lumière parmi les précieux ossements. Solutions animales. Creuse plus profond, mon amour… »

Les chiens royaux, avec leurs roses apparurent à la porte, et l'échange d'armes prévalut. La nuit se glissa dans des chambres. Décochée dans des cibles qui prenaient racine. Parmi les alliés et leurs ombres (au-dessus, à gauche…) avec la connaissance, la connaissance seule qui engendre des mots sans autre but, (lovée autour de la clé). Dans Les Mystères des Arcades, elle expulse ses œufs avec des bras pâles et des symboles désemparés. La vie tourbillonne dans le jardin, gémissante, défigurée. La lumière est une iode d’enfant.

Ta respiration guidée par des doigts chrysalides, habite les veines de l'identité, qui choisissent de riposter. L'équilibre entre les œufs menaçants d'une fenêtre ouverte, et vivre et mourir sous les tropiques, dans tes propres bras à-peine audibles, une constellation contre ta poitrine, qui s’enracine. La logique fondamentale de l'infortune est pleine de hanches saillantes qui amassent de séduisantes élégies. Qui bordent l’enchantement. Qui muent dans les tertres funéraires, dans la Chambre Noire d'Ibn al-Haytham cousant pour la lumière la femme-enfant d'un objet injecté comme un coin de transparence incandescente.

Silence, ocelot. L'absence, révélation ancillaire. Pour échapper, émettant des reflets sur l'eau, à l'empreinte du corps, devenant paysage. Couches vagues qui foulent aux pieds les symboles, nuisette de significations latentes qui fleurissent dans la rue cachée, le plus haut désert et le griffon dansant qui gratte aux portes de la forêt. Êtres de brouillard au seuil de l'Émeu. Cracheur de lumière. L'aurore inhalée a produit un son qui secoua les bases de l'éros, propulsant le scapulaire distrait dans le corps d'un rêve qui ressasse. Un labyrinthe de bains incantatoires s’impose. Une lueur renégate et perpétuelle, sagement confondante.

Auré est une série d'autres importants, qui rendent la lumière capable en nuances plus sombres de voir comme de l’eau des machines bien huilées s’estomper, des claviers mystérieux et des notes insondables, des mots-de-passe qui persistent en bouche comme des testaments obstinés de mépris et d’obscurités texturées. Les esprits errants qui sagement chapardent plus intensément, affreusement, en connaissance de cause, pour garantir les droits d'un préférable exil, venant à la vie… tandis que le fredonnement tueur des statues aux yeux qui voient torture follement l'aube. La chaleur du baiser dans ton sommeil…

Entre la forme et l’être, désirable, un cristal en formation active une argile invisible, la fission d'une femme pendant une éclipse. Qui respire dans le vide d'une pierre, juste pour être jetée… Le silence te pénètre par derrière, sans pitié, la pureté du sabotage aux heures des projections réciproques. Un mot en chaque mot, le remplacement et l'annulation. Tirant un éclat tremblant de l’obscurité.



Tentative de traduction Jean-Pierre Depetris



A Shortcut to the last place of Mystery

LOUP-GAROU - 2012